Ariel, quelle est ta couleur coup de cœur ?
Il s’agit là d’une couleur à mi-chemin entre le turquoise et le jade… le vert d’eau. Et non pas le verre d’eau à boire, évidemment ! Le vert d’eau particulièrement car c’est une nuance entre le vert et le bleu. On ne sait pas trop vers quel côté on penche, avec cette nuance on est dans un entre-deux où on a plein de choses à dire.
Quel est ton rapport à cette couleur ?
Mon prénom, Ariel, me prédestinait déjà à choisir cette couleur. Bien que j’ai hérité de ce prénom avant la célèbre sirène, je me suis toujours vue recevoir des cadeaux autour du film. Tellement, que je ne la supportais plus ! Aujourd’hui c’est tout le contraire, je l’aime vraiment bien, et surtout son univers aquatique…
J’ai toujours aimé l’eau et il y a quelques années je faisais justement de la plongée. J’adore cette couleur pour l’ambiance aquatique, ésotérique et calme qu’elle inspire.
Quel objet vert d’eau te vient à l’esprit ?
C’est drôle car le premier élément qui me vient à l’esprit est une Twingo. Je me souviens qu’à la fin des années 90, toutes les voitures avaient les mêmes couleurs et le vert d’eau tranchait par rapport aux autres. On se disait même : “quelle est cette couleur bizarre ?”
Autrement je pense à la jade ou à la lapis-lazuli, ces pierres devenues bijoux des pharaons et des princes et princesses d’Egypte.
Une oeuvre d’art peut-être ?
Alors, spontanément je dirai la bande dessinée “Le goût du chlore” par Bastien Vivès. Déjà parce que la BD fait partie de ma vie. Étant née à Bruxelles, il y a là-bas le musée de la BD qui est un peu une institution, et en plus j’ai de la famille à Angoulême qui est la ville de la BD avec son festival mythique ! Ainsi, j’ai toujours baigné dedans, musée comme festival. Quand je pense vert d’eau je vois cette fameuse couverture de la BD “Le goût du chlore” nuancée vert d’eau. J’aime beaucoup Bastien Vivès car en quelques traits monochromes il magnifie les expressions et les mouvements. Je me permets une recommandation : dans les tons rouge cette fois, sa BD “Pollina” reste ma favorite.
Si le vert d’eau devenait un lieu, quel serait-il ?
Je dirai un endroit calme, vide, et je pense inéluctablement à l’eau. Cela me ramène à une piscine ancienne, un lieu art déco carrelé. Plus précisément, la sublime piscine Molitor à Paris. Je n’y suis jamais allée mais je rêve d’y aller quand il n’y aura personne. Paisible, un peu énigmatique, avec une histoire.
Peux-tu nous parler de projets « vert d’eau » sur lequels tu as travaillé ?
Il fût un temps j’ai produit des créations pour le centre commercial Les Tanneurs. Je travaillais beaucoup sur des ciels, c’était assez enchanteur. Et, je pense aussi à Alféo, solution de management des connaissances pour laquelle j’ai créé une identité graphique. Je me suis inspirée de l’univers aquatique à partir de leur nom de marque : Alféo étant le dieu-fleuve du fleuve Alphée dans la mythologie grecque, en ont découlé un logo mystique, un champ lexical aquatique, et des visuels immergés dans l’eau.
En tant que directrice artistique, pourquoi conseillerais-tu à une marque d’utiliser cette couleur ?
Pour sa douceur, sa fraîcheur, son attrait au rêve, au calme, à la plénitude. Aujourd’hui on nous demande moins d’être brut, commercial et percutant. Il est bien plus pertinent de se montrer rassurant, sincère et nuancé. Cette couleur pourrait accompagner cette transition sans pour autant tomber dans le greenwashing. C’est une couleur sincère. On retrouve d’ailleurs beaucoup le vert d’eau dans les domaines de la santé et hygiène. Peut-être pour nous apaiser et nous faire nous sentir bien ?
Cette nuance en un seul mot ?
Reflet.
